Voulez-vous apprendre le flageolet ?
L'académie de Woluwe-Saint-Lambert
propose des cours de flageolet.
Le flageolet est une petite flûte à bec munie de six trous disposés de manière particulière : quatre trous frontaux et deux trous de pouce au dos de l’instrument. Certains modèles étaient auparavant destinés à apprendre chanter aux oiseaux en cage. Une éponge placée dans un renflement du tuyau d’insufflation, entre le bec et la fenêtre, permet de recueillir l’humidité générée par le souffle de l’instrumentiste, afin de limiter les effets de la condensation à l’intérieur de l’instrument. Il existe également des flageolets munis de clefs. Dès les premières années du 19e siècle, le flageolet français connaît une vogue considérable, tant auprès des musiciens amateurs que des instrumentistes professionnels. De nombreuses méthodes et études pour flageolet sont publiées afin d’initier le dilettante ou de perfectionner l’élève avancé. Berlioz tâte même de l’instrument dans sa jeunesse. C’est principalement dans le domaine de la musique de danse que l’instrument s’est distingué, à tel point qu’on associait souvent son nom au quadrille. Le flageolet était employé seul, en duo, ou au sein de petits ensembles pour entonner les figures de quadrilles, les valses et autres polkas. Sa sonorité perçante était un atout lors des bals, car elle permettait à la mélodie de toujours être bien perçue des danseurs, en dépit du brouhaha et du bruit des pieds sur le sol. Un répertoire se voulant plus sérieux a également vu le jour, notamment avec les études, les duos concertants et les thèmes variés de Carnaud (vers 1835) et, plus tard, les caprices de Bousquet (1864). Parmi les joueurs de flageolet les plus connus, il faut citer Edmonde Collinet, virtuose des orchestres de danse et du Théâtre des Variétés à Paris.
La naissance du cornet à pistons se situe au début de la monarchie de Juillet, lorsque le facteur Halary dote un cornet naturel de ce mécanisme ingénieux – le piston – développé en Allemagne une quinzaine d’années auparavant. Le nouveau cornet, à deux puis à trois pistons, intéresse rapidement de jeunes musiciens, cornistes et trompettistes, avides de nouveautés. En 1833, le cornet à pistons fait sensation dans l’orchestre de Musard. Parmi les premiers cornettistes et professeurs de cornet, on trouve Collinet, Carnaud père et fils – qui manient en premier lieu le flageolet, autre instrument à la mode –, et surtout Dufresne et Forestier, solistes des Concerts Musard et auteurs de méthodes et de solos. Le cornet – surnommé « l’âme des quadrilles » – règne sur les guinguettes et les bals publics. Berlioz écrit qu’il est devenu « l’instrument solo indispensable pour les contredanses, galops, airs variés et autres compositions du second ordre » et, si le génial compositeur considère sa sonorité comme vulgaire, il écrira pour lui quelques belles pages, notamment dans les versions révisées de sa Symphonie fantastique et dans son opéra Les Troyens.
Présent dans les bals et dans les salons, intégré à l’orchestre d’opéra et à l’orchestre symphonique grâce aux possibilités nouvelles que lui confèrent ses pistons, le cornet devient aussi un élément essentiel de la musique militaire et des harmonies et fanfares civiles. En outre, des compositeurs commencent à écrire de la musique de chambre pour cuivres dans laquelle le cornet joue un rôle important. Vers le milieu du XIXe siècle, le cornet est devenu « d’un usage universel, surtout parmi les jeunes gens et parmi les musiciens que l’on appelle amateurs ». C’est d’ailleurs à l’intention de ces dilettantes que sont commercialisés de nombreux recueils de danses ou d’airs arrangés pour un ou plusieurs cornets ou pour d’autres effectifs comprenant le cornet à pistons. Le cornet de ces temps héroïques est doté de pistons tubulaires étroits que l’on désigne aujourd’hui sous le nom de « pistons Stölzel », du nom de l’un de ses inventeurs. S’ils constituent un progrès indiscutable, ces pistons manquent encore d’agilité et ont des défauts de sonorité. Des tons de rechange permettent d’accorder l’instrument dans plusieurs tonalités. En 1839, un nouveau type de pistons – le « piston Périnet » – voit le jour et s’impose définitivement.
Si nous ne connaissons plus aujourd’hui que deux formes principales de pianos (droits ou « à queue »), il n’en a pas été de même dans les 150 ans qui ont suivi l’invention de Cristofori. Les premiers pianos sont construits par des facteurs de clavecin qui produisent traditionnellement clavecins, épinettes, clavicitériums et clavicordes. Il semble donc normal que dans les premières années de développement du nouvel instrument, les facteurs aient tenté d’inclure la mécanique de Cristofori dans toutes sortes de formes d’instruments à clavier : le piano « à queue » hérite donc de la forme habituelle des clavecins, les clavicitériums donnant naissance aux « pianos girafes ». Seules les épinettes « en aile d’oiseau » ne trouveront pas leur avatar dans cette nouvelle famille d’instruments.
En revanche, le clavicorde équipé de cette nouvelle mécanique va donner naissance à une lignée très importante d’instruments : le piano carré, rebaptisé plus tard piano-table. De nombreuses traces iconographiques font état de la présence de ce type de pianos dans des salles de bals ou de concerts, dans les institutions d’enseignement et parfois même dans les lieux de culte. L’importance de l’instrument se mesure également par les grands nombres d’exemplaires construits pour les particuliers qui apprécient son faible coût et son encombrement modéré. Mais si l’instrument revêt une importance historique majeure, c’est qu’il a servi de laboratoire aux facteurs des années 1800-1840. Nous devons nous imaginer que parmi la bonne centaine de brevets déposés annuellement dans la seule ville de Paris, la majorité concerne ce type d’instruments. On pourrait citer, parmi ces nombreux perfectionnements, les feutres des marteaux et les premiers renforts de fonte des cadres.
Le répertoire des Pantalons a certainement été joué sur de grands noms tels que Broadwood, Sébastien et Jean-Baptiste Érard et Ignace Pleyel. Le prestige et la réputation de la maison anglaise Broadwood sont directement liés au génie technique de son fondateur, John Broadwood (1732-1812). Ses inventions se sont traduites par des améliorations majeures de l’instrument, dont certaines ont considérablement modifié la technique pianistique. La facture française s’est développée plus tard et a tout de suite assimilé ces réalisations passées, tout en y ajoutant de nouvelles. Ainsi, Sébastien Érard (1752-1831) a intégré la mécanique à double échappement, rendant possible la répétition rapide d’une même note. Les instruments français suivent les grands courants des arts décoratifs et se distinguent par leur élégance. Les premiers instruments d’Érard sont dans le style Empire. Après 1830, il adopte le style Louis-Philippe. Le fait que les instruments français aient été prisés non seulement par Chopin, mais aussi par Liszt et Kalkbrenner (grand pédagogue à Londres et Paris, ainsi que membre du conseil d'administration de Pleyel & Cie), témoigne de leur grande renommée internationale.
«Violon. Le plus petit des instruments à archet, et celui de tous les instruments le plus important dans la musique à grand orchestre, car non seulement on exécute avec lui deux parties essentielles, mais encore la mélodie principale des morceaux de musique instrumentale à grand orchestre. Ses quatre cordes, dont la dernière est couverte de fil de métal, sont accordées en sol, ré, la, mi. […] Dans la symphonie comme dans les accompagnements, le violon soutient toujours le discours musical ; et si, pour varier les effets, il cède un instant l’empire de l’harmonie, c’est pour reparaître aussitôt dans toute sa splendeur. […] Au moyen de l’archet qui met les cordes en vibration et en fait parler plus d’une à la fois, il réunit le charme de la mélodie et celui des accords ». [P. Lichtenthal, Dictionnaire de musique, Paris, Troupenas, 1839]